Régulièrement, Anne Hidalgo nous gratifie, depuis son compte officiel, de
tweets réjouis sur la célébration de mariages dont le point commun est d’unir des
personnes de même sexe : « très
fière et émue d’avoir célébré le mariage de Christophe & Olivier. Quel
chemin parcouru! #mariagepourtous », « très heureuse d’avoir célébré le mariage de Bernard & Michel
à la Mairie du 7e. 40 ans d’amour #mariagepourtous » ou
encore, « c’est avec fierté et
bonheur que j’ai célébré le 2000ème mariage parisien d’un couple de
même sexe, ce matin à #Paris »,
suivi de trois tweets lénifiants sur le mariage pour tous.
Outre la cucuterie de ces tweets, outre, également, le caractère grossier
de la technique élimée des auto-proclamés hérauts de la lutte contre les
discriminations qui consiste à jeter dès que possible de l’huile sur le feu
pour mieux justifier la mission irénique qu’ils se sont assignée, Anne Hidalgo
se trompe doublement de registre en privatisant sa fonction d’agent public et en
politisant l’intimité de ses administrés.
D’abord parce que le maire et ses adjoints sont officiers d’état civil et
doivent, en cette qualité, garantir la neutralité du service public de l’état
civil, dont le Conseil constitutionnel a rappelé l’exigence dans sa décision n°
2013-353 QPC du 18 octobre 2013. Cette neutralité, qui justifie l’absence de
clause de conscience permettant de refuser de célébrer de mariages homosexuels,
implique également et en toute logique que les officiers d’état civil, qui
agissent comme agents de l’Etat, et non comme politiques, s’abstiennent
d’exprimer publiquement leur opinion sur les mariages qu’ils célèbrent. Que penserait-on
d’un fonctionnaire de préfecture qui se fendrait de tweets enthousiastes :
« très heureux que Fatou ait obtenu
son titre de séjour #touchepasàmonpote » ou « ravi que Li Na ait été expulsée #lafranceauxfrançais » ?
Ensuite parce qu’en émettant ces tweets, souvent photo des mariés à
l’appui, la maire de Paris, dans une complète confusion des genres, s’empare d’évènements
privés pour en faire des actes militants, récupère des démarches personnelles pour
les embrigader sous la bannière d’un combat politique, instrumentalise des
amours et des histoires familiales parfois complexes ou douloureuses pour les
transformer en bras d’honneur aux opposants du mariage pour tous. Bref, vole, à
travers ces quelques couples, à l’ensemble des couples homosexuels qui se
marient à Paris la signification de leur mariage afin de leur imposer la sienne.
Et à travers ce prisme simpliste et déformant, à travers ces lunettes roses
dont ne se départ pas la maire de Paris, même la sculpture de Jules Dalou,
l’enfant prodigue, représentant un père embrassant son fils, devient, par la
grâce d’un retweete pavlovien, une icône gay : « C'est là que je veux me #mariagepourtous -er Jules #Dalou - Fraternité Salle des mariages #MarieDu10e ».
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