samedi 27 décembre 2014

L'année de la chèvre




Vous avez l’impression que la mairie de Paris vous prend pour des chèvres ? 

En 2015, c’est officiel :





                      

dimanche 14 décembre 2014

Merci qui?

La présentation du budget de Paris pour 2015 est une nouvelle fois l’occasion pour Anne Hidalgo de se féliciter de la bonne santé budgétaire de la ville de Paris. Pour la maire de Paris, la comparaison avec ses congénères en atteste : sa ville est bien gérée.

L’inconvénient est qu’une photographie de la situation de plusieurs villes ne permet ni de prendre en compte leurs différences structurelles, ni d’apprécier, dans le temps, le sérieux de la gestion budgétaire des majorités successives.

Différences structurelles d’abord. La maire de Paris se targue d’une taxe d’habitation nettement moins élevée dans la capitale que dans les autres grandes villes de France mais se garde bien de se vanter de la manne dont elle bénéficie : les droits de mutation à titre onéreux. A Paris (ville + département), ils représentent environ un huitième du budget. Ramenée au nombre d’habitants et sur la seule ville de Paris, cette taxe est près de deux fois supérieure qu'à Bordeaux, ville de comparaison privilégiée d’Anne Hidalgo. Taxant les transactions immobilières en fonction de leur prix, pesant sur l’acheteur et, in fine, sur le locataire, ces droits augmentent mécaniquement avec le coût de l’immobilier, créant un système pernicieux dans lequel les collectivités ont tout intérêt à la flambée des prix… à laquelle la mairie de Paris contribue activement par sa politique de préemption de logements privés.

Sérieux de la gestion budgétaire ensuite. La maire de Paris se prévaut d’une dette par habitant moins élevée qu’à Bordeaux ou Marseille. Or de 2001 à 2014, sous l’ère hidalguienne (celle de la lumière), alors première adjointe, l’endettement de Paris a explosé de plus de 300%. Sur la même période, celui de la seule ville de Bordeaux diminuait. Entre 2007 et 2013, l’endettement  a cru de 74% à Paris quand à Bordeaux (ville et communauté urbaine) il n’augmentait que de 5%, soit moins que l’inflation. Même la dette publique française (les fameux 600 milliards de dette…) ne s’est alourdie « que » de 59% sur la période. C’est ainsi uniquement parce qu’elle partait d’un très faible niveau d’endettement, héritage de Jean Tiberi, que la mairie de Paris peut encore présenter un montant d’endettement acceptable !

Evidemment, la maire de Paris aura beau jeu d’avancer que le creusement de la dette s’explique par le déficit d’investissement de l’époque tibériste (celle des ténèbres). Encore faudrait-il qu’elle puisse justifier du bien-fondé de l’ensemble des investissements réalisés sans se contenter de les invoquer comme un totem intrinsèquement vertueux. Ainsi par exemple des 35 millions d’euros dépensés pour l’aménagement des voies sur berge pour agrandir d’un mètre les trottoirs rive droite, installer d’impénétrables jardins flottants et un escalier géant rive gauche quand la simple fermeture des voies sur berge rive gauche n’aurait rien coûté. Il est vrai que pour ce prix, les trottoirs sont en sus agrémentés de marelles. Si c’est de cette façon que la vertueuse Anne Hidalgo prépare l’avenir, Paris peut continuer à s’endetter tranquillement.